Pâques 2014 : De chrétiens catéchumènes à chrétiens fidèles : quelles motivations à demander les sacrements d’initiation ?

Alors que 3631 adultes seront baptisés en 2014 lors des célébrations de Pâques (les 19 et 20 avril), l’augmentation régulière du nombre d’appelés en France depuis plus de dix ans interroge. Qu’est-ce qui motive ces hommes et ces femmes à demander les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie, à demander à faire partie de l’Église ?

Ils se répartissent, en France métropolitaine, dans une proportion Homme/Femme proche du un tiers /deux tiers (1125 hommes/2506 femmes).

Lire l’enquête sur le catéchuménat en 2014 (Dossier de presse en version PDF)

Lors de la semaine sainte, qui s’est ouverte ce dimanche des Rameaux, plus de 5 000 jeunes et adultes seront baptisés lors des célébrations de la Vigile Pascale (samedi 19 avril au soir) et des messes de Pâques (dimanche 20 avril).

En cette année 2014, 3 631 adultes recevront les sacrements de l’initiation (Baptême, Confirmation, Eucharistie) en France métropolitaine, soit une augmentation de 43% par rapport à il y a dix ans. Auxquels il faut ajouter les 190 adultes baptisés dans les départements et collectivités d’Outre-Mer.

A ces adultes, se joindront 1 184 adolescents et jeunes (entre 12 et 18 ans) qui seront aussi baptisés le jour de Pâques. Certains d’entre eux seront confirmés et communieront pour la première fois de leur existence pendant la période pascale.

Dans la dynamique du Pape François qui appelle à prendre au sérieux son baptême, la démarche de ces nouveaux chrétiens stimule l’Église en France.

Le nombre d’adultes appelés à devenir chrétiens est en progression régulière

Les données statistiques recueillies chaque année par le Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat font état d’une augmentation régulière du nombre d’appelés (chiffres sans les DOM-TOM).. En dix ans, la progression s’élève à 43 %. Et si, entre les années 2009-2011, un seuil semble être atteint, depuis 2012 une reprise de croissance est à noter (+8% entre 2012-2013 ; +12% entre 2013-2014).

 

Au-delà de l’imprévu qui conduit, dans toute vie, à se laisser dérouter (comme ils aiment à le dire quand ils répondent à des questions d’enfants, acceptent d’être parrain ou marraine, vivent le décès d’un proche, sont touchés par le témoignage d’un chrétien, etc.) l’attirance pour la foi catholique passe, pour la plupart de ces femmes et de ces hommes, par la découverte de la fraternité. Il est vrai que croire aujourd’hui demeure un défi. Un défi qui est tout autant un débat qu’un combat, celui du sens de la vie alors même que de nombreuses activités envahissent le quotidien.

Mais croire, c’est avant tout faire confiance et, notamment, faire confiance aux autres. C’est ce qu’expriment presque tous les catéchumènes. Ils découvrent la joie de la fraternité entre chrétiens, du rapport simple et vrai entre personnes au nom du Christ. Et au cœur de cette réalité vécue en équipe, en paroisse, ils se sentent mûs par des engagements féconds pour la reconnaissance d’autrui : l’autre interpelle ; il appelle une réponse. Voilà ce dont témoignent tous les appelés, à savoir une charité vécue à leur égard et qui, en définitive, porte vers l’étranger, l’exclu.

En faisant confiance à ces chrétiens dont le choix semble donner sens à leur vie, les catéchumènes sont conduits à vivre aussi une autre attitude chrétienne forte : la vérité qui rend libre et qui engendre le respect. Et Dieu sait si leur attente est grande…

Le combat de la foi engage tout l’être. C’est le mystère de Dieu dans chaque vie. L’Eglise célèbre puisque c’est une naissance.

Se sentir accueilli, et partager la joie de la fraternité entre chrétiens

Au fil de l’enquête, des éléments ont relevés par les responsables diocésains du Catéchuménat sur les motivations invoquées pour demander le baptême :

  • La rencontre d’un chrétien, ou d’un prêtre.
  • Le témoignage d’un collègue de travail
  • Un évènement de la vie
  • Se sentir accueilli
  • Bénéficier du baptême et de la communion
  • Etre sollicité pour être parrain ou marraine, …

Les responsables diocésains du Catéchuménat on également remarqué ce qui attire les catéchumènes dans notre Eglise :

  • Entrer dans une relation personnelle avec Dieu
  • La liberté qu’offre l’Eglise
  • Se sentir mieux, sentir la joie d’être chrétien
  • Etre avec d’autres
  • Vivre la solidarité
  • Etre respecté
  • Découvrir son unité profonde
  • S’ouvrir à un vrai sens de la vie
  • Partager un amour en confiance
  • S’émerveiller de la beauté des liturgies
  • etc.

Les 25-30 ans plus nombreux à demander le baptême

Cette année encore, les 3 631 adultes appelés au baptême se répartissent, en France métropolitaine, dans une proportion Homme/Femme proche des un tiers /deux tiers (1125 hommes/2506 femmes).

Si les 25-30 ans représentent une proportion importante des appelés (726 jeunes adultes), le tableau ci-dessous, différenciant Hommes et Femmes et donnant pour chaque tranche d’âge le pourcentage correspondant, fait apparaître que les hommes demandent à faire partie de l’Eglise dès les années Lycée tandis que les femmes murissent leur décision plus longuement.

A noter également : lorsque ces pourcentages sont comparés à ceux de 2004, la proportion des 18-24 ans est moins importante aujourd’hui qu’hier. En revanche la tranche d’âge 25-40 ans progresse.

Et les jeunes ? Si chaque année, de nombreux jeunes en âge de scolarité demandent à faire partie de la communauté chrétienne, la nouveauté ici réside dans le fait qu’ils sont appelés par l’Evêque et qu’ils seront baptisés, aux côtés de leurs frères adultes qui ont fait la même demande. Cette année, ils seront autour de 1500 à être baptisés le 19 Avril prochain, âgés de 12 à 18 ans.

Ces hommes et ces femmes sont accompagnés dans les paroisses par des chrétiens envoyés en mission auprès d’eux. En 2014, les accompagnateurs sont près de 11 000 (10 881), et 78% d’entre eux sont des laïcs.

Les traditions religieuses et sociales familiales des catéchumènes : un paysage inchangé

Selon les réponses fournies, et au regard de onze années écoulées, le paysage religieux d’origine ne s’est pas considérablement modifié de 2003 à 2014 : celles et ceux qui disent avoir vécu dans un contexte familial chrétien restent nombreux. En 2014, ils représentent 45% ; les catéchumènes déclarant ne pas connaître la tradition religieuse de leur famille ou affirmant ne pas avoir grandi dans un milieu religieux sont numériquement aussi importants (42%).

En plaçant côte à côte les données recueillies en 2003 et celles de cette année, peu de changement. Mais si l’on rapproche les informations collectées au cours des trois dernières années, le groupe qui évolue nettement est celui des étudiants. Il passe de 11% en 2011 à 16% en 2014.

Des catéchumènes issus de grandes villes à 72%

Les variations enregistrées du rapport Ville-Banlieue/Zone rurale ne sont pas considérables. L’an dernier, celui s’établissait autour de 70% en faveur des grandes agglomérations urbaines et 30% pour la campagne. Cette année, les catéchumènes demeurant dans les grandes villes représentent 72% de la population catéchuménale appelée. 28% habitent dans le rural… ce qui montre la vitalité des communautés paroissiales disséminées sur le territoire.

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