Comprendre et recevoir le Catéchisme de l’Église catholique pour l’action catéchétique

21 mai 2006: Catéchèse pour adultes (néophytes et catéchumènes) à la maison paroissiale de St Jean-Baptiste de Grenelle, Paris 15ème.

21 mai 2006 : Catéchèse pour adultes (néophytes et catéchumènes) à la maison paroissiale de St Jean-Baptiste de Grenelle, Paris 15ème.

Voici l’intervention du professeur Joël Molinario, le vendredi 27 septembre 2013, au Congrès des Journées mondiales des catéchistes à Rome sur l’accueil du Catéchisme de l’Eglise Catholique dans la catéchèse : expériences et critères pour une pleine réception.

Éminences, excellences, chers congressistes, je tiens à remercier les organisateurs de ce magnifique congrès, Mgr Fisichella et le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, pour l’honneur qu’ils me font d’y intervenir, honneur que je partage avec les amis de l’ISPC qui sont nombreux dans cette salle.

Les organisateurs de ce congrès m’ont demandé de dégager des critères pour une pleine réception du Catéchisme de l’Eglise catholique. (CEC) L’enjeu est très important pour nous catéchistes. Mais le sujet n’est pas si simple qu’il n’y paraît.

Le pape Benoît XVI dans Porta fidei puis le pape François nous ont particulièrement éclairés sur ce point en mettant en perspective l’anniversaire des 20 ans du Catéchisme de l’Eglise catholique, la célébration des 50 ans de l’ouverture du Concile Vatican II mais aussi le Synode sur « la nouvelle Evangélisation pour la transmission de la foi » d’octobre 2012.

Concile Vatican II, Année de la foi, Synode sur la Nouvelle évangélisation et CEC composent un ensemble qui va nous permettre de mieux comprendre et recevoir le CEC au sein de l’action catéchétique de l’Eglise. Le CEC n’est pas un document isolable de la vie de l’Eglise, ni une expression figée de sa doctrine, il est venu réaffirmer que le Concile Vatican II est au nom de la Tradition la véritable expression théologique d’aujourd’hui comme le disait déjà Paul VI.

Donc comprendre et recevoir le CEC pour l’action catéchétique ne peut se faire qu’en tissant le lien organique qui lie le CEC au Concile Vatican II, d’une part, en réintégrant le statut du CEC dans ce que l’Eglise dit de la foi d’autre part, enfin en situant le CEC comme un instrument au service de la nouvelle évangélisation. Ceci correspond à trois parties que je vais développer devant vous.

Le CEC et Vatican II

Ce n’est un secret pour personne, le CEC a été reçu diversement dans l’Eglise1 : diversement selon les Eglises, diversement selon les théologiens diversement selon les catéchistes2. Une méfiance vis à vis du catéchisme s’est installée durablement chez nombre de responsables catéchétiques spécialement en occident, méfiance qui remonte au début du XXè siècle, et qui a eu pour pendant une réception excessive pour certains faisant du Catéchisme la solution de tout. Cela n’a pas toujours permis une juste et sereine réception du CEC. Je fais l’hypothèse ici que la réception mitigée du CEC dans la catéchèse en Europe et en Amérique notamment, et la réception excessive pour d’autres, s’est faite au nom d’une image faussée du catéchisme telle qu’elle s’est propagée en Europe après la période dite de la Restauration au début du XIXè siècle. Je ne peux développer l’argumentaire historique ici, les travaux de recherche menés à l’ISPC depuis 60 ans en font foi,3 mais retenons que la notion de catéchisme a changé de sens dans l’Eglise entre le Concile de Trente (1545-1563) et le Concile Vatican I (1870). Le catéchisme romain, dit du Concile de Trente voulut être un instrument pour susciter le désir de connaître Jésus-Christ avec charge pour les pasteurs d’adapter les pédagogies qui conviennent aux divers croyants dans l’esprit des humanistes de la Renaissance et en vue de construire des sujet croyants. C’est ce qu’exprimait Charles Borromée, le Saint patron des catéchistes, dans l’introduction si souvent citée du Catéchisme du Concile de Trente4 . Les catéchismes du XIXè siècles quant à eux insistèrent sur un texte à apprendre par soumission et considéré comme gage pour le salut et la vie éternelle. En effet, les catéchismes de cette époque étaient sur la défensive et ont fini de ce durcir dans une série de trois polémiques. Envers les protestants tout d’abord, ce qui occasionna un recul important de la place de l’Ecriture, puis, envers les jansénistes, d’où une tendance forte au moralisme et enfin la polémique avec les idées des Lumières d’où un appauvrissement spirituel et un intellectualisme forcé.

Le Synode de 1985, le pape Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger relancèrent l’idée de la rédaction d’un catéchisme pour l’Eglise catholique. Deux références constantes apparaissent alors : le Catéchisme du Concile de Trente avec la préface attribuée à Saint Charles Borromée et le Concile Vatican II, appelé catéchisme du XXè siècle par Paul VI. Le Magistère évita soigneusement la référence aux catéchismes du XIXè et du début du XXè siècle afin d’écrire un catéchisme fruit du Concile Vatican II. Il n’empêche qu’en occident tout au moins, l’impact culturel de ces catéchismes de polémiques et de restauration a été si imposant que le mot catéchisme renvoie fatalement et encore aujourd’hui à cette époque particulière et à cette image figée de catéchismes sur la défensive nourris d’une théologie que le Père de Lubac qualifiait d’extrinséciste5 (hors de la nature créée). Le mot catéchisme porte donc avec lui un grand malentendu d’où l’insistante nécessité d’ancrer le CEC de 1992 (1997) dans l’événement et les textes de Vatican II.

Cette volonté d’inscrire le CEC comme un fruit du Concile Vatican II n’eut rien d’évident à réaliser puisque les pères du Concile ne souhaitèrent pas promulguer un catéchisme universel, par peur, au dire du Cardinal Ciriaci de (je cite), « congeler la doctrine ».6 En effet, les pères conciliaires avaient en tête la conception majoritaire des catéchismes dont le modèle de référence venait du XIXè siècle, et ils avaient quelques réserves à réécrire un catéchisme alors qu’une nouvelle conception du rapport de l’Eglise au monde prenait corps mais surtout qu’une reprise à frais nouveau de la question du Surnaturel et de la Révélation s’exprimaient ici et là avec quelques nouvelles grandes figures de la théologie. L’intérêt de certains pour un catéchisme dans les commissions antépréparatoires se transforma au fur et à mesure des quatre sessions en des orientations catéchétiques et catéchuménales7 . En réalité la réserve des pères conciliaires vis à vis d’un catéchisme universel était de nature semblable à la méfiance des catéchistes occidentaux vis à vis de la publication du CEC. La difficile réception du CEC par les catéchistes en occident ne fut donc pas une affaire de mauvaise volonté mais avant tout l’objet d’un malentendu sur la nature du catéchisme.

Le lien organique du CEC au Concile Vatican II fut souligné d’une manière pastorale par le pape Jean Paul II. Dans Fidei depositum le motu proprio pour la publication du CEC qui sert d’introduction à celui-ci, Jean-Paul II revient avec insistance sur le Concile Vatican II et l’anniversaire de son ouverture, l’heureuse mémoire de Jean XXIII et la joie qu’il eut à participer à « ces assises de l’Eglise » qui ont nourrit le présent catéchisme. Le lien organique à Vatican II est souligné d’une manière plus théologique dans deux chapitres d’introduction du CEC qui ont pour but de lever tout malentendu théologique sur le statut et la doctrine exposée. « Car la foi, dit le CEC, est une réponse de l’homme à Dieu qui se révèle.8 » Pourquoi le CEC at-il besoin de redire cela ? Afin d’éviter de confondre ce Catéchisme de l’Eglise catholique avec les catéchismes du XIXè et du début du XXè, construits en trois parties où la doctrine catholique s’imposait par obéissance extérieure avec9 :

1° Des vérités que nous devons croire

2° Des commandements que nous devons garder

3° Des moyens de salut dont nous devons nous servir.10

Il ne s’agit pas de cela dans le CEC. Ici, c’est la théologie de Vatican II, ressourcée à la longue Tradition de l’Eglise dont il est question. Alors, afin de bien appuyer ceci, le chapitre premier reprend Gaudium et Spes pour affirmer que l’homme est capable de Dieu11 et qu’il est sans repos tant qu’il ne repose pas en Lui.

Puis le deuxième chapitre reprend la doctrine de la Révélation de Dei Verbum, afin de dire en quoi la Révélation de Dieu en Jésus-Christ vient à la rencontre du désir de l’homme et que la plénitude de cette Révélation rend les hommes participants de cette nature divine grâce à la médiation de l’Ecriture sainte notamment.12 Dans ce commencement du CEC nous trouvons confirmés les grands élans théologiques de ceux qui ont fait le Concile. GS et DV ont rénové la nature même de notre compréhension d’un catéchisme : voilà ce que nous rappellent les deux premiers chapitres du CEC.

Le CEC et la foi

Benoît XVI dans Porta fidei écrit ceci : « il existe une unité profonde entre l’acte par lequel on croit et les contenus auxquels nous donnons notre assentiment. » La foi est ouverture du cœur par Don de Dieu et attachement aux Paroles de Dieu par la confession des lèvres. La connaissance des enseignements est donc insuffisante précise Benoît XVI, sans l’ouverture du cœur qui convertit la personne.13

Cette clé de lecture pour l’année de la foi rejaillit quelques lignes plus loin quand il est question du Catéchisme de l’Eglise catholique. « Pour accéder à une connaissance systématique des contenus de la foi, tous peuvent trouver dans le CEC une aide précieuse et indispensable. » 14 Et Benoît XVI poursuit, « dans sa structure elle-même, le CEC présente le développement de la foi jusqu’à toucher les grands thèmes de la vie quotidienne. Page après page, on découvre que tout ce qui est présenté n’est pas une théorie, mais la rencontre avec une personne. » Ainsi cette clé de lecture nous ouvre la voie du bon usage du CEC dans la catéchèse. Le CEC comme « instrument pour soutenir la foi » remplit son œuvre quand l’intelligence des paroles renvoie à l’ouverture du cœur, mais aussi quand inversement la grâce de l’ouverture du cœur appelle le désir de mieux connaître celui en qui le croyant a mis sa confiance. La connaissance dont il est question dans le CEC n’est pas abstraite, il s’agit d’une structure qui harmonise la foi professée, la foi célébrée, la foi pratiquée et la prière, ces quatre parties du CEC qui permettent la rencontre du Christ.15 Ainsi les contenus de foi du CEC sont indissociablement des paroles d’intelligence de la foi et des expériences humaines de la foi. La catéchèse consiste alors à unir intelligence et expérience du mystère de Dieu qu’aucun être humain ne peut pourtant saisir totalement. 16
Saint Augustin nous a livré une formule d’une clarté saisissante pour comprendre cela. En commentant le Symbole des apôtres (Premières partie du CEC) il écrit : « Si vous croyez en lui, c’est que vous croyez à lui ; tandis que celui qui croit à lui (credere Deo) ne croit pas par le fait même en lui ; car les démons eux aussi croyaient à lui.» Et l’évêque d’Hippone explique que nous sommes faits chrétiens à partir du moment où nous croyons en Dieu (credere in Deum). 17 Sans la grâce de la relation au Christ l’énoncé reste sec et le dogme n’atteint pas sa finalité de désigner le mystère de Dieu vivant pour tout homme.18 C’est une doctrine de vie, selon la belle expression du père de Lubac, que la catéchèse à l’aide du CEC doit promouvoir. Sur ce point les grands novateurs de la catéchèse du milieu du XXè siècle et les grands théologiens qui ont inspiré le concile Vatican II s’accordaient parfaitement.19

Le Pape François (avec Benoit XVI) dans Lumen fidei reprend cette clé fondamentale et ajoute une précision : « La foi a besoin, en effet, d’un milieu dans lequel on puisse témoigner et communiquer, et qui corresponde et soit proportionné à ce qui est communiqué. Pour transmettre un contenu purement doctrinal, une idée, un livre suffirait sans doute, ou bien la répétition d’un message oral. Mais ce qui est communiqué dans l’Eglise, ce qui se transmet dans la Tradition, c’est la nouvelle lumière qui naît de la rencontre avec le Dieu vivant, une lumière qui touche la personne au plus profond, au cœur, impliquant son esprit, sa volonté et affectivité, et l’ouvrant à des relations vivantes de communion avec Dieu et avec les autres. »20

Le CEC et la nouvelle évangélisation

Une fois levé le malentendu sur le statut du CEC grâce au Concile Vatican II et à l’année de la foi, nous pouvons mieux comprendre sa place dans la Nouvelle évangélisation. Les documents liés au Synode sont riches. Je m’attacherai à un élément mis en valeur à cette occasion : le catéchuménat mentionné par les Lineamanta, l’Instrumentum laboris et la proposition 38 du Synode sur la Nouvelle évangélisation.21 Lumen fidei nous aide à faire ce lien par deux éléments du texte. La foi se transmet en premier lieu par le baptême, qui n’est pas un événement ponctuel et passé, car il engage toute la vie du chrétien. « Ce dynamisme de transformation, écrit notre Pape, propre au baptême nous aide à comprendre l’importance du catéchuménat et cela revêt une importance singulière pour la nouvelle évangélisation » D’autre part et cela va ensemble, la recherche de Dieu est présentée dans l’Encyclique comme la route que suivent les mages, « pour eux, la Lumière de Dieu s’est montrée comme un chemin, comme une étoile qui guide le long d’une route de découvertes. » 22 Cela renvoie naturellement à l’expérience du catéchumène.

En quoi cela concerne-t-il le CEC ? Depuis 198323 le card. Ratzinger a rappelé la structure théologique du catéchisme en quatre parties organiquement liées entre elles. La foi proclamée (credo), la foi célébrée (liturgie-sacrements) la foi vécue (morale) et la foi priée (Notre père) telle est la structure théologique, reprise du Concile de Trente, commune aux catéchismes de Luther24 et dont l’origine remonte explicitement au catéchuménat que l’Eglise a développé entre le IIIè et le Vè siècle (et à la vie apostolique selon Ac 2,42). En effet pour l’initiation chrétienne des adultes, une participation à la vie liturgique de la communauté chrétienne est nécessaire, l’appel à se convertir, à vivre une vie chrétienne référée aux commandements bibliques est permanent, enfin, la remise, accompagnée de catéchèses du Symbole des apôtres et du Notre Père scande l’initiation au seuil de la célébration des sacrements durant la veillée pascale25. Le Concile Vatican II a instamment voulu l’instauration de ce catéchuménat pour l’époque actuelle en invitant les évêques à mettre en place une démarche baptismale26 pour adultes par étapes (en s’inspirant des pères de l’Église).27

Comme l’expliquait déjà le cardinal Ratzinger, les quatre parties du CEC ne correspondent pas à un programme de manuel à suivre tel quel.28 Mais elles sont plutôt comparables à des phares et à des bouées de balisages qui orientent les marins dans des passages essentiels de leur traversée. La preuve en est l’usage catéchétique différent que l’Eglise fait de cette structure théologique. Dans le catéchuménat baptismal l’ordre et l’articulation des quatre éléments sont donnés par le rituel. Par contre, le CEC nous dit que la catéchèse des enfants doit être considérée comme un catéchuménat post-baptismal.29 Cette idée,30 consiste à dire que l’essentiel du parcours d’initiation chrétienne doit être vécu aussi par les enfants ou les adolescents déjà baptisés. Car le baptême, ne se limite pas à une pratique liturgique ponctuelle. La grâce sacramentelle se déploie en effet dans l’ensemble de l’itinéraire qui fait devenir chrétien, avant comme après le sacrement. C’est en cela que « le dynamisme de transformation » du catéchuménat peut être considéré comme une référence pour la nouvelle évangélisation. Donc, là aussi le CEC fournit le balisage nécessaire. Même si, à contrario des adultes, l’initiation chrétienne des enfants baptisés débute souvent par le Notre père. N’est-il pas normal d’introduire les enfants d’emblée dans une relation filiale avec Dieu ? [nous pourrions citer d’autres exemples] Ce qui veut dire que les phares et les balises restent les mêmes mais selon le sens du passage la rencontre et l’articulation des quatre parties du CEC se font dans un ordre et d’une manière différente31. L’apport essentiel, et conjoint, du catéchuménat et du CEC à la catéchèse et à la Nouvelle évangélisation c’est de comprendre que tout l’itinéraire catéchétique est sacramentellement structuré et que la grâce baptismale n’est pas seulement ponctuelle.32 Le CEC est, avec la liturgie, la vie fraternelle et l’Ecriture, l’une des médiations objectives de la foi de l’Eglise, et à ce titre, est apte à structurer un itinéraire pour la vie de tout homme. Ainsi, l’exposition de la foi contenue dans le CEC renvoie et désigne sans cesse l’expérience vive de celle-ci.33 . 34

Conclusion

Le CEC remplit pleinement son rôle quand son expression théologique arrive à désigner l’expérience humaine de foi en Dieu. Quand son langage arrive à nous faire éprouver l’Evangile qui façonne une vie,35quand son expression dogmatique qualifie l’expérience croyante. Bref, l’opposition si souvent avancée entre langage dogmatique et langage de l’expérience est vaine. Leur articulation est vitale.

Mais plutôt que de résumer mon propos je voudrais terminer par une ouverture. Celle-ci m’est suggérée par Charles Borromée qui expliquait que le catéchisme est un instrument au service des catéchistes (Docteurs de l’Eglise) pour je cite « [qu’il] s’applique[ra] avant toute chose à faire naître dans l’âme du fidèle le désir sincère de connaître Jésus-Christ ».36Ainsi la finalité du catéchisme, est non seulement de nourrir et d’éclairer l’expérience croyante mais aussi de susciter un désir. Le désir possède deux dimensions : l’une théologique, le désir de voir Dieu dont Saint Thomas d’Aquin sut si bien nous parler, l’autre pastorale et pédagogique. Car il y a une pédagogie catéchétique du désir qui consonne tout à fait avec ce qu’un écrivain français (quatre siècles après Charles Borromée) disait des grands œuvres. « C’est là, …un des grands et merveilleux caractères des beaux livres […] que pour l’auteur ils pourraient s’appeler « Conclusions » et pour le lecteur incitations.»37. Cet écrivain de poursuivre en expliquant que les grandes œuvres sont là avant tout pour nous donner des désirs. En plaçant le désir de Jésus-Christ comme finalité du Catéchisme Charles Borromée avait anticipé notre souci d’une Nouvelle évangélisation. Sans désir de Dieu l’Evangile restera toujours ancien car le désir ouvre le renouveau de la foi et de la relation au Christ. Le CEC évangélise donc d’autant mieux qu’il rend désirable la Parole de Dieu.

Joël Molinario, docteur en théologie, maître de Conférence au Theologicum de l’Institut catholique de Paris, directeur adjoint de l’Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique.

dossier-jmcJournées mondiales des catéchistes

Plus de 100 000 participants du monde entier à Rome, du 26 au 29 septembre 2013 pour les Journées mondiales des catéchistes. Parmi eux, la délégation française : plus 1000 acteurs de la catéchèse, soit près de 740 pèlerins, et près de 320 congressistes, pour célébrer l’Année de la foi, à la découverte de l’Eglise apostolique et universelle.

1 Voir à ce sujet, Maurice Simon, Le catéchisme universel, du concile de Trente à nos jours, Leuven University Press, uitgeverij Peeters Leuven, 1992, 461p. Aussi notre ouvrage, Le catéchisme une invention moderne, de Luther à Benoît XVI, Bayard, 2013, chapitre VI.
2 A l’ISPC cette diversité dans la réception du CEC s’est largement exprimée de par l’origine pluri-continentale de nos étudiants
3 Je pense évidemment à l’œuvre considérable de mon illustre prédécesseur à l’ISPC Sr Elisabeth Germain. Cf Institut Catholique de Paris, Fonds Elisabeth Germain. Voir aussi CITP, « Hommage à Elisabeth Germain », pastoralis.org.
4 Catéchisme du concile de Trente, revue Itinéraires chroniques et documents, n°136, 1969, p.6-14.
5 Henri de Lubac, Surnaturel, études historiques, nouvelle éditions avec la traduction intégrale des citations latines et grecques, préparée par Michel Sales, s.j., coll. Théologie, Desclée de Brouwer, 1991, 1ère édition 1945 ; Henri de Lubac, Essai sur le Symbole des Apôtres, deuxième édition Aubier, 1970 ; du même auteur, Athéisme et sens de l’homme, Œuvres complètes IV, Cerf, Paris, 2006.
6 Maurice Simon, op.cit, p.214-232, notre ouvrage, Le catéchisme une invention moderne,…op.cit. ch.IV.
7 SC n°64, AD n°14, CD n°14, LG n°19 etc.
8 CEC n°26
9 C’est ce qu’on nomme les catéchismes tripartites ou catéchismes des trois il faut. Cf Elisabeth Germain, Jésus-Christ dans les catéchismes, coll. Jésus et Jésus-Christ, DDB, 1986, aussi notre ouvrage, Le catéchisme une invention moderne, de Luther à Benoît XVI, Bayard, 2013.
10 Grand catéchisme ou exposé de la doctrine chrétienne, par le R.P. Joseph Deharbe, de la compagnie de Jésus, Charles Amat éditeur, Paris, 1899, p.9 Cité par Élisabeth Germain, Jésus-Christ dans les catéchismes, coll. Jésus et Jésus-Christ n°27, Desclée, Paris, 1986, p.128.
11 CEC, 1992, p.21-22, § 27-30.
12 CEC, 1992, p.26, n°57.
13 Porta fidei § 10.
14 § 11
15 Remarquons que nous retrouvons les quatre éléments de la vie apostolique dont parle Ac 2,42. Enseignement des apôtres, communion fraternelle, fraction du pain et prière.
16 H.U. Von Baltazar a une remarque , La vérité est symphonique, SOS éditions, Paris, 1972, p.30.
17 « Hoc est etiam credere in Deum, quod utique est quam credere Deo. » In Ps. 77, n.8
18 Newman cité par De Lubac, p.275
19 Joseph Colomb, La doctrine de vie au catéchisme, I, vie nouvelle et nouveau royaume, Desclée & cie, Paris, Tournai, Rome, 195 ; Germain Jin-Sang Kwak, La foi comme vie communiquée, fies qua et fides quae chez Henri de Lubac, coll. Théologie à l’université, DDB, Paris, 2011, p.49-59. Du même auteur, « La foi comme vie ». Pertinence de la pensée du père Henri de Lubac », dans revue Lumen vitae, n°4/2013. Le Directoire général pour la catéchèse s’en est fait l’écho DGC, op.cit, n°122, « Le Catéchisme de l’Eglise catholique se réfère ainsi à la foi telle qu’elle est crue, célébrée, vécue et priée, il fait appel à l’éducation chrétienne intégrale. »
20 Lumen fidei § 40
21 Lineamanta n°18, Instrumentum laboris n°131 et 134. « C’est de la façon dont l’Eglise saura gérer la révision en cours de ses pratiques baptismales que dépendront le visage futur du Christianisme. » (131)
22 Lumen fidei § 35
23 Conférences du card. Ratzinger à Lyon et à Paris, Transmission de la foi et sources de la foi.
24 Martin Luther, Les livres symboliques, le petit catéchisme, le grand catéchisme, les articles de Smalkade, éditions « je sers », Paris, 1947, 281p.
25 RICA, n°175-186.
26 Sacrosanctum Concilium n°64, cf CEC § 1232.
27 Les quatre parties du CEC évoquent cette structure théologique baptismale mais aussi théologale. La foi (proclamée et célébrée), la charité (le rapport au prochain dans la morale et les commandements) l’espérance tenue dans les 7 demandes du Notre père.
28 Il s’agit d’une structure théologique de référence, et non un texte à apprendre, c’est déjà ce qu’exprimait le cardinal Ratzinger dans une célèbre conférence donnée à Lyon et Paris en janvier 1983. « Transmission de la foi et sources de la foi », in Catéchèse et transmission de la foi, coll. Les indispensables, Tempora, 2008, p.7-39.
29 CEC § 1231
30 Joseph Colomb, Catéchisme progressif, tome 1, Emmanuel Vitte,1950. Joseph Colomb, Guide du catéchisme, catéchisme progressif I, Parlez, Seigneur, Emmanuel Vitte, 1950, 64p.
31 Ce qui signifie aussi que la catéchèse post-baptismale des enfants comme la catéchèse pré-baptismale des adolescents ou des adultes est structurée selon la logique théologique du catéchuménat baptismal. Cf DGC, 59 et 90.
32 Congrégation pour le clergé, Directoire Général pour la Catéchèse, Centurion, Cerf, Lumen vitae, 1997, n°59 et 90. Jean-Louis Souletie, « Le catéchuménat des adultes est-il un modèle inspirateur pour la catéchèse ? », Assises internationales du catéchuménat, ISPC, Paris, 2010.
33 A ce sujet : François Moog, Joël Molinario, (dir), La catéchèse et le contenu de la foi, coll. Théologie à l’université, DDB, Paris, 2011.
34 « En réalité toute la doctrine du CEC, dit le DGC peut se résumer dans cette idée du Concile Vatican II dans GS, (22) « Le Christ dans la révélation même du père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation DGC, n°123. C’est aussi ce qu’exprime Denis Villepelet en parlant de troisième paradigme catéchétique : Les défis de la transmission dans un monde complexe, coll. Théologie à l’université, DDB, Paris, 2009.
35 Pensons à la belle collection CREDO dont l’objectif est de lier les énoncés du CEC avec l’expérience croyante. Marie-Laure Rochette, Jean-Louis Souletie, La résurrection de la chair, coll. CREDO, Le Sénevé/ISPC, p.7-15.
36 Introduction du Catéchisme du concile de Trente, III.
37 Marcel Proust, Introduction de Sésame et les lys de John Ruskin, publié par Actes Sud sous le titre Sur la lecture, Paris, 1988, p.32 « Nous sentons très bien que notre sagesse commence où celle de l’auteur finit, et nous voudrions qu’il nous donnât des réponses, quand tout ce qu’il peut faire est de nous donner des désirs »

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