Le point sur … l’hyperactivité et le trouble de déficit de l’attention

« Aujourd’hui on parle plus volontiers de Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) ; mais la recherche continue, les diagnostics s’affinent. Cependant tous les enfants turbulents ne présenteront pas de TDAH. »

« Aujourd’hui on parle plus volontiers de Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) ; mais la recherche continue, les diagnostics s’affinent. Cependant tous les enfants turbulents ne présenteront pas de TDAH. »

Enfant turbulent ? mal élevé ? enfant tyran ? ou bien atteint de TDAH ? Est-ce une maladie, un handicap ? Comment se comporter avec un enfant atteint d’un trouble de déficit de l’attention / hyperactivité ?

Enfant turbulent ? mal élevé ? enfant tyran ? ou bien atteint de TDAH ? Les spécialistes eux-mêmes évoquent le risque de diagnostics faussement positifs, tandis que d’autres enfants atteints du syndrome courent le risque de ne pas avoir de prise en charge adaptée.

Julien ne tient pas en place

« A l’âge où les enfants marchent, Julien se mit à courir, même pour faire deux mètres ! Il courait, ignorait tout sur son passage, aucun obstacle ne pouvait lui résister. Recousu cinq fois dont deux dans la même journée, le service des urgences nous soupçonna de maltraiter notre enfant. En classe, Julien ne tient pas en place, et agit sans mesurer les conséquences… »

– Extrait d’un témoignage paru dans la revue Ombres et Lumière n°155.

Hyperactivité et trouble de l’attention : Maladie ? Handicap ?

C’est à la fin du XIXème siècle que l’on commence à parler d’Instabilité Neuro Motrice. Aujourd’hui on parle plus volontiers de Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) ; mais la recherche continue, les diagnostics s’affinent. Cependant tous les enfants turbulents ne présenteront pas de TDAH.

Le diagnostic repose sur l’association de plusieurs des 3 signes principaux : l’inattention, l’impulsivité, et l’hyperactivité.

De plus, il est tenu compte du fait que ces signes sont survenus avant l’âge de 5 ans, qu’ils apparaissent quelque soit la situation, qu’ils sont présents de manière répétitive et durable.

Hyperactivité et trouble de l’attention : description du syndrome

« Tu te laisses distraire sans arrêt… »

Le maintien de l’attention pendant plus de quelques minutes est impossible. L’enfant est très vite distrait par tout stimulus visuel ou auditif, par une idée ou une pensée.

On le dit « dans la lune » ou qu’il a « du mal à se mettre en route ». Il existe une réelle difficulté à gérer deux informations en même temps, une difficulté à les trier, à les hiérarchiser, à faire des liens entre les informations pour qu’elles prennent sens.

« Tu agis avant de réfléchir… »

Les enfants ont du mal à attendre leur tour, interviennent de manière intempestive, ont des comportements imprévisibles. La plupart disent ce qu’ils pensent sans se soucier des convenances sociales ou de la décence.

Volontiers ils coupent la parole, s’imposent dans une conversation. Pourtant cette impulsivité n’est pas à confondre avec de l’agressivité car l’enfant ne cherche pas à nuire aux autres.

« Tu bouges sans arrêt… »

Il existe un impérieux besoin de bouger, de manière inappropriée mais quasi permanente, sans but. Ce sont des enfants qui « ne tiennent pas en place ». On observe un hyper investissement moteur au détriment de la pensée.

Hyperactivité et trouble de l’attention : conséquences

Bien qu’ils ne soient pas systématiquement présents en même temps, les 3 symptômes inattention, hyperactivité, impulsivité empêche l’enfant d’être suffisamment « présent » et concentré pour acquérir les apprentissages. Rapidement ces troubles auront aussi des répercussions sur la socialisation. L’enfant est inscrit dans le temps présent et l’immédiateté. Ce sont les activités demandant une attention soutenue, ou peu structurées qui le mettront le plus en difficulté. Pour y échapper, il ne fera que ce qu’il aime en évitant ce pour quoi il se sait inefficace.

Dans un groupe, ses comportements perturbateurs et bruyants l’isoleront de ses pairs qui estimeront qu’il accapare l’attention de l’adulte. L’enfant court le risque de la victimisation, ou de la position de bouc émissaire.

La souffrance psychologique est marquée. Au niveau de l’enfant : dévalorisation, sentiment d’être un « méchant », anxiété. Tandis que la famille traverse des sentiments bien ambivalents marqués par la blessure narcissique, le sentiment d’impuissance. En cas de méconnaissance du trouble, les parents peuvent être jugés responsables des difficultés de leur enfant.

Comment se comporter avec les enfants atteints de TDAH ?

Il est très important de toujours se souvenir qu’un enfant atteint de TDAH a un grand potentiel d’évolution et de progression.

A cause de ses comportements perturbateurs, l’enfant attire sur lui les reproches et les commentaires négatifs. Il est primordial au contraire d’opter dans la relation pour un « renforcement positif », en valorisant les comportements adaptés qui permettront à l’enfant de retrouver un sentiment de satisfaction.

Aider à démarrer, encourager, garder le contact visuel, féliciter : cette approche positive qui consiste à regarder tout ce que l’enfant fait bien change le regard et permet d’améliorer la relation.

Quand une activité est proposée, il est bon de prévenir du déroulement de la séquence. Tout doit être verbalisé et expliqué. La coopération et l’implication actives seront des atouts pour mener à bien les objectifs qui doivent être présentés à l’enfant dans des consignes verbales courtes, simples, claires.
Les séquences doivent être brèves et s’enchaîner avec la même routine. Les lieux doivent être aménagés avec le moins de « distracteurs » possibles.

L’engagement dans une activité peut faire l’objet d’un contrat avec l’enfant, car la motivation et le niveau d’adhésion seront de bons appuis pour que la réalisation soit menée à terme. S’il y a transgression de la règle, le faire remarquer immédiatement.
On pourra aussi aider l’enfant en identifiant avec lui les émotions qu’il traverse et en lui permettant de les exprimer. L’humour permettra d’atténuer les tensions.

Pour faire face à l’impulsivité, il est utile de permettre des déplacements dans l’exécution de responsabilités confiées.
Pour empêcher la survenue d’une crise, il peut être utile de laisser l’enfant sortir de la salle, et aller s’apaiser auprès d’une autre personne.

En conclusion : il importe d’être bien informé sur ce trouble qui entraîne très souvent un regard négatif sur l’enfant et sur ses parents. Des prises en charge thérapeutiques existent, la recherche continue. C’est à partir de l’identification précise des troubles que l’avenir de ces enfants et de leur famille peut s’éclaircir.

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