L’accueil des tout-petits et de leurs parents lors des assemblées dominicales

Un père et son enfant lors de la messe dominicale.

Un père et son enfant lors de la messe dominicale.

Intervention donnée par Sophie Gall-Alexeeff à Paris dans le cadre de la session nationale « Célébrer avec les familles » (1 et 2 décembre 2014) organisée par le Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat (SNCC) en collaboration avec le Service National de Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS).

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Avec des enfants, que signifie « participer à la messe » ?

Pour entrer dans notre questionnement, écoutons un « micro-parvis » avec trois mamans qui viennent à la messe du dimanche avec leurs enfants.

  • Mireille est maman de deux enfants de 5 et 2 ans. Elle-même a été baptisée à Pâques l’année dernière. Elle dit : « J’aime venir à la messe le dimanche mais le problème c’est les enfants. Quand ils sont là, je ne profite pas de la messe, j’ai toujours peur qu’ils dérangent et fassent du bruit. Mon mari les garde, comme ça je peux venir seule et c‘est mieux. »
  • Même son de cloche dans une autre famille avec deux enfants de 3 et 6 ans : Laure la maman dit « bien sûr, c’est bien de venir en famille mais j’aime mieux quand je viens seule car je peux mieux me concentrer. Quand on vient avec les enfants, il faut sans cesse les occuper. »
  • Troisième remarque d’Orlane, maman de trois enfants entre 1 et 7 ans : « Je viens avec les enfants car au début, ils sont pris en charge par des mamans, ils ont quelque chose pour eux, ils font des dessins, et puis ils reviennent quand même pour la messe et ils peuvent voir l’hostie à la consécration, ça les habitue. »

Ces expressions nous posent trois questions :

  1. Quelle place faisons-nous aux enfants dans l’assemblée dominicale ?
  2. Que signifie « participer à la messe » ?
  3. Comment la célébration de la messe articule-t-elle la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique ?

Il ne s’agit pas pour moi de traiter un sujet dont vous connaissez mieux que moi les possibles modalités. Je souhaite plutôt interroger devant vous ce que fait l’Église, ce qu’elle devient, quand elle célèbre l’eucharistie dominicale. Car c’est dans cette assemblée spécifique au dimanche qu’est posée la question du « pourquoi » et du « comment » de l’accueil des tout-petits et de leurs parents. Pour cela :

  1. Je vais essayer de préciser ce qu’est une assemblée dominicale quand elle accueille la présence des enfants et de leurs parents
  2. Je voudrais ensuite reprendre la notion de « participation » si essentielle à la nature de la liturgie, et qui concerne les petits et les grands.
  3. Enfin, j’aborderai le rapport entre la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique.

Nous sommes initiés à la liturgie et par la liturgie

  • Initier à la liturgie suppose une catéchèse. On pourrait davantage développer les savoir-faire de la monition qui introduit aux rites, et de la catéchèse mystagogique.
  • Initier par la liturgie vise à faire entrer dans une expérience spirituelle, à tous les âges, à faire grandir un espace intérieur qui ne soit pas laissé en friche mais formé, mis en forme. Dans la liturgie, cette formation est une éducation de la sensibilité par le sensible.

Une hyper personnalisation du rapport aux rites

La demande d’adaptation à une catégorie de personne, aux récits de vie … est aujourd’hui ressentie comme normative pour la liturgie (messe pour les familles etc.). Car c’est comme expression subjective que la liturgie d’abord est perçue.

Il faut donc nous demander si le fait de chercher des solutions pour faciliter la présence des petits et de leurs parents à la messe n’entre pas aussi dans cette logique d’une approche subjective. Et en conséquence, rester vigilant sur l’équilibre entre expression subjective, adaptée à … et l’objectivité, même relative, des rites liturgiques.

Envisager la participation non pas comme des choses à faire ou à ne pas faire

mais comme une manière d’exister dans l’espace de la liturgie et l’aborder de la même manière pour les parents et les enfants.

Chercher à ne pas marginaliser les petits enfants par des mises à part systématiques

mais les intégrer le plus possible dans le bain sonore et visuel de la messe.

Le « tout communautaire » n’est pas la seule réponse.

Il y a des niveaux intermédiaires et des va et viens dans lesquels la variété des célébrations dont nous disposons entre en ligne de compte. La célébration dominicale de la Parole est initiatrice.

Proposer clairement la participation à la messe du dimanche comme étant qualitative de la vie familiale.

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