Méditation autour de la Croix de saint Clément

Croix St Clément Rome Une_EFDComplément aux fiches ‘animateurs’ En famille avec Dieu, voici une méditation autour de la croix de Saint Clément. Cette mosaïque se trouve dans l’abside de l’église Saint Clément à Rome.

Rendez-vous pages 152-153 du livre En famille avec Dieu : « La croix : arbre de vie »

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La mosaïque, la croix et l’Église

Voici la mosaïque de l’église Saint-Clément de Rome, dédiée au troisième successeur de Pierre.

Entrons dans le mystère de l’Église.

Regardons tout d’abord le tour de l’image.

En haut au centre, le Christ en gloire est présent. Il tient le livre et ses doigts sont en position de bénédiction ou d’enseignement.

Il est le début et la fin comme nous le confirme l’alpha et l’oméga écrit juste sous lui de part et d’autre du chrisme, le khi et le ro.

Autour du Christ sont présents les 4 évangélistes, les quatre vivants de l’apocalypse de Jean avec le lion pour Saint Marc, le jeune homme ailé pour Matthieu, le taureau pour Luc et l’aigle pour Saint Jean. Les prophètes de l’Ancien testament sont présents également, Isaïe, Jérémie. Ils ont annoncé le serviteur souffrant. Isaïe au chapitre 52, nous dit versets 6 et 7 : « Tous comme des brebis, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin. Et le Seigneur a fait retomber sur Lui les crimes de nous tous. Affreusement traité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche. Comme un agneau conduit à la boucherie, comme une brebis muette devant les tondeurs qui n’ouvrait pas la bouche. »

Enfin, proches du Christ, ceux sans qui nous ne serions pas ici, les piliers de l’Eglise, Pierre, Paul avec les martyrs Laurent (à gauche de Paul) et son grill, instrument de son supplice, et Clément (à droite de Pierre), jeté à la mer avec une ancre au cou.

Le bandeau bleu en arc de cercle proclame : « Gloire à Dieu dans les hauteurs, à lui qui siège sur le trône, et paix aux hommes de bonne volonté. »

La frise du bas avec ses douze brebis entourant au centre l’agneau auréolé, immolé et vainqueur, figure les apôtres et donc tout le peuple de Dieu. Les moutons qui viennent de la gauche sortent de Bethléem et représentent les chrétiens venus du paganisme, par référence aux mages. Alors qu’à droite arrivent de Jérusalem, identifiée par la croix sur la porte et le coq en bas des marches, les chrétiens issus du judaïsme.

Abside de la basilique saint Clément de Rome.

Regardons maintenant au centre de la mosaïque, dans la courbe de la voûte céleste : la croix

La voûte céleste

Du ciel viennent la lumière, la pluie et la rosée, c’est pourquoi beaucoup de peuples y ont vu le siège du Créateur aussi distant de l’homme que l’est la terre de la voûte céleste. Pourtant le désir de connaître Dieu a fait évoquer dans l’art cette voûte comme pour rapprocher Dieu des hommes. La main de Dieu tient la couronne d’épine que le Christ portera sur la croix. Autour de la main et de la couronne on voit aussi des nuages colorés blanc, bleu, rouge. La nuée est une des images plusieurs fois utilisée dans la Bible pour évoquer les manifestations de Dieu, les hiérophanies. Les artistes des premiers siècles choisissent le rouge pour exprimer l’action de Dieu en cours et donc toujours vraie aujourd’hui.

Mais revenons à la croix :

La croix

Ce n’est qu’au Ve siècle que les chrétiens représentèrent le corps du Christ sur la croix et au XIVe siècle qu’ils en exprimèrent la souffrance.

Au cours des siècles, la figuration de la croix a pu évoluer en fonction du contexte culturel, mais c’est toujours à partir de la même conviction que le Christ a vaincu la mort par sa propre mort. Ainsi les artistes ont élaboré différentes représentations de la croix arbre de vie. Cette image végétale de la croix entourée de rameaux fleuris dit la fécondité de l’acte du Christ, pardonnant à ses bourreaux sur la croix.

De part et d’autre de la croix, une femme et un homme jeune, Marie et Jean.

Au pied de la croix, des animaux qui se font face.

Les cerfs buvant aux 4 fleuves du paradis, fleuves d’eau vive.

C’est par sa croix que le Christ a écrasé le serpent mauvais et réuni ses disciples en une seule communauté, dont chaque membre porte désormais la croix, le sceau de son baptême comme sa première identité.

Cette eau n’est bien sûr pas n’importe quelle eau …Qui boira de cette eau n’aura plus jamais soif, dit le Christ à la Samaritaine.

Toujours dans l’évangile de Jean, Jésus invite à s’abreuver de l’eau qui coule de son sein laissant ainsi entendre qu’en lui s’accomplissait la prophétie d’Ezéchiel.

Dans la célébration des sacrements, dans la lecture de l’évangile, les chrétiens s’abreuvent comme les cerfs et les oiseaux.

Et, les colombes.

La colombe

Pour les juifs et les premiers chrétiens, elle rappelait la bien-aimée que l’Époux appelle : “Viens ma colombe cachée au creux des rochers” (Cantique des Cantiques 2,14”). Sur cette croix, il y a 12 colombes, 12 tribus, 12 apôtres …

La croix, arbre de vie

La croix apparaît comme un arbre de vie dans les branches duquel viennent s’inscrire toutes les activités de la vie humaine, la fermière, les scribes, Jérôme, Ambroise et d’autres, le gardien du troupeau. Toute la création reçoit par cette vigne la vie et la nourriture.

Le vœu des hommes est d’échapper à la souffrance et à la mort. Le Fils de Dieu prend les épreuves des hommes de face, ne se soustrait à aucune, mais les transforme en occasions de faire confiance au Père et de pardonner aux meurtriers.

L’arbre est symbole de vie pour toutes les civilisations, signe de la force vitale donnée par le Créateur à la nature. Sa frondaison annonce les sources d’eau qui gardent la vie, même au désert. Il est donc point de repère et même axe autour duquel s’organise le paysage. Il relie le ciel et la terre.

Abri des oiseaux et de leurs nids, l’arbre devient symbole d’un accueil universel. Comme toute la végétation, il rappelle le renouveau du printemps et à ce titre signifie aussi la résurrection comme le paon qui perd son plumage en hiver. Souvent 2 paons sont représentés pour associer l’immortalité et la joie éternelle.

Toutes les religions ont eu recours à ce symbole de l’arbre tant il est universel. Les chrétiens ont reconnu dans l’arbre de vie un symbole susceptible de dire à la fois la mort du Christ et le fruit de celle-ci qui est sa résurrection et la notre. L’arbre perd ses feuilles et ses fruits en hiver et le printemps lui rend l’exubérance de la vie. Ainsi le bois de la croix rappelle le supplice mortel en même temps que le renouvellement de l’alliance entre Dieu et les hommes, victoire sur la mort. Et si nous nous mettions à compter le nombre de volutes de cet arbre….Nous arrivons à 50. Pentecôte ! « Je suis la vigne et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits. » et un peu plus loin dans l’évangile de Jean (chap 15) « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. »

Sources principales : site art-sacre.net, site Un écho d’Israël

Anne Dagallier, Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat

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