L’édito de Joseph Herveau

C’est un fait, la confiance ne s’accorde pas facilement. Elle doit se « mériter », et il lui faut parfois peu de choses pour disparaître. Pour certains d’ailleurs, pas besoin de « faute » ni même de « faux pas » : je pense ici au choix fait par certains parents outre-Atlantique, d’équiper le téléphone de leur enfant d’un programme de géolocalisation actif permettant d’entendre en temps réel l’environnement du jeune… et donc de lui faire passer l’envie – grâce au possible espionnage audio – de prétendre être allé chez un copain pour « réviser les maths » alors qu’il s’agissait en fait de jouer au basket… Ces parents-là, lorsqu’ils s’expriment, ne disent pas nécessairement qu’ils ne font pas confiance à leurs enfants, mais parlent plus volontiers de leur besoin d’être « rassurés ». Ce qui en dit long d’une certaine façon sur le manque de confiance qu’ils ont vis-à-vis de leurs propres capacités éducatrices…
Mais on pourrait tout aussi bien regarder du côté de la dérive sécuritaire de notre vie moderne : obstétriciens qui voient leur prime d’assurance augmenter à cause des procès, dates limites de consommations aberrantes qui nous font jeter des produits encore parfaitement sains, etc. Dans cette course utopique vers une société « zéro risque », nous parlons de « maîtrise du risque » bien plus, finalement, que de confiance.
Mais se pose alors la question : peut-on vraiment grandir et faire grandir ainsi ? Ne peut-on avoir « confiance » qu’en maîtrisant tout ? En nous offrant dès l’origine une liberté qu’il ne nous a jamais reprise, et ce, malgré nos échecs, Dieu, le premier, nous a fait confiance. Une confiance qui ne se joue pas au mérite, mais qui est de l’ordre d’un don qui nous précède et nous construit. Lorsqu’il y a 300 ans, saint Jean-Baptiste de La Salle a fait le choix de quitter toute la sécurité que lui offrait son double statut de noble et d’ecclésiastique pour faire l’école gratuitement aux enfants pauvres, ce fut sur cette confiance qui s’apparente à la foi : en Dieu, en ses compagnons, en ces enfants à qui il voulait faire la classe pour les aider à bâtir leur propre avenir.
Merci aux Frères des Écoles chrétiennes, partenaires de ce numéro, de nous aider à oser aujourd’hui ce pari de la confiance, reçue et donnée, créatrice d’avenir.

Joseph Herveau, rédacteur en chef d’Initiales

Dieu a mis toute sa confiance en l’Homme, qu’il a créé libre. Par ce don, il nous rend capables d’inventer notre avenir, malgré les blessures et les doutes.
Par son amour, il recrée les alliances brisées.
Par sa vie offerte, il nous donne la force de l’espérance, pour oser à notre tour, risquer la confiance.

En partenariat avec les frères des écoles chrétiennes

Un peu de lecture

Chemins de vie – Première annonce

Fiche Les mots de l’expérience croyante, p.18-21, utile pour la fiche Chemin de vie – Première annonce

Dieu a mis toute sa confiance en l’Homme, qu’il a créé libre. Par ce don, il nous rend capables d’inventer notre avenir, malgré les blessures et les doutes.
Par son amour, il recrée les alliances brisées.
Par sa vie offerte, il nous donne la force de l’espérance, pour oser à notre tour, risquer la confiance.

Étape 1 : Toi, t’as trop confiance !

Alors qu’il serait périlleux de faire confiance à n’importe qui, n’importe quand, notre liberté ne peut grandir sans confiance. Entre confiance en soi et confiance en autrui, entre risque et sécurité, trouver la juste mesure est parfois difficile.

Objectif

Permettre aux jeunes d’exprimer ce que construit la confiance reçue, et ce qu’abîme la confiance trahie.

Étape 2 : Adam, Judas, et Pierre…

Confiant en ses disciples, Jésus est trahi par deux d’entre eux. Pourtant sa vie, on ne la lui prend pas : c’est lui qui la donne. Parce qu’il ne cesse de croire en nous.

Objectif

Permettre aux jeunes de découvrir que de la Création à la Passion, rien n’entame le risque que Dieu a pris de nous aimer. Au-delà des trahisons, son amour demeure la plus fort.

Étape 3 : Sois le berger de mes brebis

Découvrir le maintien de l’appel de Dieu, malgré les circonstances de nos échecs et de notre péché, pour risquer, à notre tour, la confiance.

Objectif

Permettre aux jeunes de s’appuyer sur la confiance reçue, pour oser, avec l’Esprit, des chemins d’avenir.

Avec Don Bosco et Michel Magnon :

histoire de la rencontre entre les 2 hommes

OU

Avec la réconciliation

Extraits de l’acte de contrition et d’absolution – planche avec le texte en plusieurs exemplaires à découper

Ressources Initiales 226