Cet article s’inscrit dans une série destinée aux accompagnateurs du catéchuménat.

Lire Amoris Laetitia (AL), le pape François nous invite à le faire sans précipitation : « Je ne recommande pas une lecture générale hâtive […] Elle sera plus bénéfique s’ils s’approfondissent avec patience, morceau par morceau. » (AL 7). Lisons donc sans hâte le préambule et le chapitre 1.

Lecture du Préambule

Le préambule est court, seulement sept paragraphes, mais il est essentiel car il permet de saisir ce que le pape François a souhaité en rédigeant cette exhortation. Comprendre ses intentions permet d’aborder la lecture de ce texte de façon plus juste.

AL 7 : « J’espère que chacun, à travers la lecture, se sentira appelé à prendre soin avec amour de la vie des familles, car elles « ne sont pas un problème, elles sont d’abord une opportunité » ».

L’exhortation parle de joie : joie de l’amour vécu dans les familles et joie de grandir en Christ. Les difficultés et souffrances ne sont pas oubliées mais le pape invite à changer de regard. Pour chacun, c’est l’occasion de s’interroger :

• Quel regard est-ce que je porte sur les problèmes rencontrés lors de mes accompagnements : est-ce pour moi « d’abord une opportunité » ? Me permettent-ils de grandir ? Comment permettent-ils à l’autre de grandir ?

AL 4 : « Pour cela, j’ai tenu pour opportun de rédiger une Exhortation Apostolique post-synodale pour recueillir les apports des deux Synodes récents sur la famille, en intégrant d’autres considérations qui pourront orienter la réflexion, le dialogue ou bien la praxis pastorale… »

Dans ce texte, le pape ne donne pas de réponse, il oriente la réflexion. Il invite à ne pas rester passif et à poursuivre celle-ci en Église : approfondir l’enseignement de l’Église, dialoguer et s’ouvrir à d’autres interprétations, prendre du temps. Nous ne possédons pas la vérité, nous sommes en chemin vers la vérité nous rappelle-t-il dans AL 3 : « Il en sera ainsi jusqu’à ce que l’Esprit nous conduise à la vérité entière (cf. Jn 16, 13), c’est-à-dire, lorsqu’il nous introduira parfaitement dans le mystère du Christ et que nous pourrons tout voir à travers son regard. »

• Comment est-ce que je reçois et comprends cette invitation du Pape ? En quoi oriente-t-elle ma mission, mes pratiques ?

Poursuivons avec le chapitre 1 « À la lumière de la Parole ».

Tout au long de ce chapitre, le pape François se laisse éclairer par la Parole pour avancer dans sa réflexion. Il la cite, la médite, la partage. Il n’enferme pas la Parole mais il se laisse conduire par elle, il se laisse pétrir (Cf. Jr 18). Il ne se fige pas sur un verset mais en cite plusieurs de sorte que chacun éclaire d’une certaine façon la vie de l’homme. En quoi cette manière de se laisser porter par la Parole peut-elle m’aider lors de mes accompagnements ?

Pour conclure, prenons le temps de comprendre et mesurer la portée de ce que le pape dit en AL 22 : « La Parole de Dieu ne se révèle pas comme une séquence de thèses abstraites, mais comme une compagne de voyage, y compris pour les familles qui sont en crise ou sont confrontées à une souffrance ou à une autre, et leur montre le but du chemin. ».

Véronique Charron