Spiritualité des catéchistes : évangéliser avec l’Esprit Saint

Mosaïque représentant la Pentecôte.

Mosaïque représentant la Pentecôte.

Vous avez dit spiritualité des catéchistes ? Lecture de l’exhortation apostolique « La joie de l’évangile », Episode 1. Quelques considérations après la lecture des n°259 à 263 (le début du chapitre).

Le dernier chapitre de « La joie de l’évangile » s’appelle « Évangélisateurs avec esprit ». L’approfondir peut renouveler nos réflexions sur la spiritualité des catéchistes et la manière dont nous les formons. Voici le premier épisode d’une série d’articles écrits pour vous accompagner dans la lecture de l’exhortation La joie de l’évangile.

Souvent lors de la formation des catéchistes, nous lisons dans l’exhortation apostolique la partie qui concerne « une évangélisation pour l’approfondissement du kérygme » et les paragraphes qui paraissent toucher plus directement la catéchèse. (N°163 à 175). Or, en ces temps où nous nous questionnons sur la spiritualité des catéchistes, il est aussi profitable de nous arrêter sur le 5ème chapitre: « Evangélisateurs avec esprit ». Dans ce dernier chapitre du livre, le pape François invite les évangélisateurs à s’ouvrir sans cesse à l’action de l’Esprit Saint et conclut en offrant la Vierge Marie comme icône de l’annonce et de la transmission de l’évangile. Il propose quatre motivations et suggestions spirituelles.

Évangélisateurs avec Esprit

Le Saint-Père remarque que « Quand on dit que quelque chose a un “esprit”, cela désigne habituellement les mobiles intérieurs qui poussent, motivent, encouragent et donnent sens à l’action personnelle et communautaire ». Mais « aucune motivation n’est suffisante si ne brûle dans les cœurs le feu de l’Esprit » (n°261).

La joie de l'Evangile Cette constatation est primordiale. De quelle spiritualité parlons-nous ? Wikipédia, référence souvent incontournable de l’internaute explique que si au départ cette notion se rattachait à la religion, aujourd’hui on peut aussi parler de spiritualité sans Dieu. De plus en plus d’ouvrages paraissent en ce sens y compris pour les enfants. Dans beaucoup de formations, on forme à l’intégralité de la personne, en se préoccupant de la dimension spirituelle mais que met-on derrière ce mot ? Que comprennent des catéchistes quand on leur parle de leur vie spirituelle ? Le pape François l’explique : « une évangélisation faite avec esprit est une évangélisation avec l’Esprit Saint, parce qu’il est l’âme de l’Église évangélisatrice. ». D’ailleurs, dans ce chapitre qui traite de spiritualité, avant tout discours, toute explication, le pape prie, invoque doublement l’Esprit Saint. (N°259 et 261) et rappelle que rien de joyeux, audacieux, profond ne se fait sans Lui. De quoi inspirer toutes nos rencontres : commencer par prier l’Esprit Saint !

La Tradition, une richesse pour la vie spirituelle

Avant d’énoncer les 4 conseils, le Saint-Père précise qu’en matière de spiritualité, la Tradition chrétienne est riche et qu’il ne prétend pas dépasser ou remplacer un tel trésor (n°260). N’est-ce pas aussi une invitation à y puiser largement, à ne pas s’enfermer, à proposer des expériences variées en communauté? Si nous réfléchissons à des itinéraires de type catéchuménal pour les jeunes catéchistes en formation (DGC n°247) il y a là un vivier insuffisamment exploité. « Évangélisateurs avec esprit signifie évangélisateurs qui prient et travaillent … Proposer une spiritualité qui transforme le cœur… Cultiver un espace intérieur qui donne un sens chrétien à l’engagement et à l’activité » (N°262). Quelles couleurs particulières prennent ces phrases quand elles s’adressent à des catéchistes ? Nous appelons de plus en plus des parents pour faire le caté. Ils sont généreux, s’engagent. Le pape liste des lieux pour respirer avec le « poumon de la prière ». Peut-être pouvons-nous regarder comment nous les proposons aux catéchistes ? Sans « oublier les exigences de la charité et la logique de l’incarnation » précise-t-il. Attention, la prière ne doit pas être un refuge pour éviter la mission. Il faut sans cesse annoncer l’Evangile et ne pas se consoler en se disant qu’aujourd’hui c’est plus difficile. « C’est différent. » nous dit-il ! (n° 263). A chaque fois, ce sont nos fragilités, nos égoïsmes qui nous empêchent de lutter pour la justice et la dignité des personnes. C’est aussi un aspect à creuser avec des catéchistes. On entend souvent « c’était mieux avant…les enfants étaient plus sages, les parents plus coopératifs… ». C’est un vrai travail spirituel que de s’interroger sur ses propres faiblesses et limites.

Le pape invite à regarder « les saints qui nous ont précédés et qui ont affronté les difficultés propres à leur époque ». Et si à chaque rencontre de catéchistes, on découvrait brièvement la vie d’un saint. Et si on priait avec un saint ?

Les 4 motivations spirituelles détaillées dans la suite du chapitre doivent servir à imiter les saints pour mieux annoncer l’Évangile. Belle perspective pour des catéchistes.

Catherine Saba

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