Spiritualité des catéchistes : l’expérience de l’amour de Dieu

Jeune fille en prière dans une église.

Jeune fille en prière dans une église.

Vous avez dit spiritualité des catéchistes ? Lecture de l’exhortation apostolique « La joie de l’évangile », Episode 2. Quelques considérations après la lecture des n°246 à 267.

D’abord avoir fait l’expérience de l’amour salvifique de Dieu : tel est le premier conseil spirituel du pape François dans le dernier chapitre de « la joie de l’Évangile » (n°264 à 267).

Se laisser séduire

Quand est amoureux, ça se voit ! On ne peut s’empêcher de le dire, de le montrer. Et celui qui n’a pas le désir de communiquer Jésus doit « d’abord prendre du temps pour demander dans la prière au Christ qu’il vienne le séduire. ». C’est par cette constatation que débute la première suggestion spirituelle.

Le verbe séduire peut paraître surprenant car il a souvent une connotation négative. Et pourtant qui n’a jamais été séduit par une parole, un regard, un geste qui l’a touché au plus profond de lui-même, l’a rendu meilleur et l’a poussé à faire des kilomètres pour rencontrer l’être aimé? Déjà, dans l’Ancien Testament, le prophète Jérémie s’exclame « Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi. » Jr 20, 7. L’initiative en revient à Dieu, à nous de nous laisser faire. Comment ? « Contempler l’Evangile avec amour, s’attarder en ses pages et le lire avec le cœur » nous conseille le pape François. (264)

Une personne qui n’est pas convaincue, amoureuse ne convainc personne

La joie de l'Evangile

Retrouver un esprit contemplatif pour redécouvrir le Christ, beau visage de la miséricorde du Père. Est-ce une priorité dans nos rencontres de catéchistes ? Le Saint-Père le rappelle avec conviction « On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître ». (266) Que privilégions-nous quand nous accompagnons et formons ? Ce que nous jugeons efficace et nécessaire pour la mission d’un catéchiste. Nous avons bien souvent un programme chargé et peu de temps. Mais n’allons-nous pas parfois trop vite en admettant que chacun soit amoureux, convaincu ! Quel espace, temps dans nos rencontres pour demander la grâce que les cœurs blessés ou englués dans les superficialités s’ouvrent ? Quand on a reçu et donné peu d’amour, il est parfois complexe d’admettre que le Christ vienne combler nos soifs de bonheur. A chacune de nos rencontres, quel temps pour la prière, la lectio Divina, la contemplation, la gratuité ?

Une responsable de SDC témoignait récemment combien lors du jubilé des catéchistes l’espace pour le temps d’adoration « n’avait pas désempli ». Une autre partageait le bienfait des temps de récollection, de pèlerinage ou simplement de silence lors des formations de catéchistes. Tous les témoignages issus du jubilé des catéchistes vont dans ce sens. Comme énonce le TNOC « Laisser la Parole de Dieu faire son travail » ne vaut pas que pour les catéchisés. C’est une tâche permanente pour tous.

Pour la gloire de Dieu

La beauté du Christ saisit sans manipuler. Dieu libère le cœur de chaque être pour le transformer. Qui l’a expérimenté comprend que l’Esprit Saint a gravé cette attente d’amour au cœur de chaque homme. Il n’a de cesse de l’annoncer et il « sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui » (266). Et au final, conclut le pape François, celui qui évangélise n’a plus besoin de motivation car il cherche, vit et agit pour la gloire de Dieu (267). N’est-ce pas ce que nous visons dans nos formations en œuvrant au but définitif de la catéchèse : « mettre quelqu’un non seulement en contact mais en communion, en intimité avec Jésus-Christ: lui seul peut conduire à l’amour du Père dans l’Esprit et nous faire participer à la vie de la Trinité Sainte. » CT N°5.

 

Catherine Saba

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